31 October 2024

Kouki (vo.) interview – Townwork (2017.02.08)

Original interview by / Interview originale par : Hoshino Ayano
Realized for / Réalisée pour : TOWWNORK
Photos by / Photos par : Aoki Sayaka
English & French translation by / Traduction anglaise et française par : Crimson Lotus

 

Kouki (D=OUT) Interview L’envie de s’amuser était forte. C’était la période des petits boulots 』【Notre discussion sur le travail vol.1

Les artistes et groupes de Visual Kei continuent de fasciner les fans jour et nuit avec leurs rythmes et mélodies sophistiqués. Ils sont actifs sur scène mais ont souvent fait face à de douloureuses expériences qui les ont amenés à grandir. Dans cette série, nous allons creuser dans les expériences de travail passées de ces artistes et les amener à nous parler de sujets qu’ils n’ont jamais abordés.

Nous recevons le chanteur d’un groupe de rock qui fêtera ses dix ans cette année, Kouki de D=OUT. Nous lui avons demandé de nous parler de ses débuts dans la musique et de ses expériences de petits boulots qui l’ont intéressé et l’ont aidé à élargir sa vision du monde.  Avant les débuts du groupe, il faisait partie de l’équipe de baseball de son lycée, prédisposé à aller à Kōshien (Il s’agit de la plus grande école préparant à devenir joueur de baseball professionnel au Japon), ce qui est assez surprenant lorsque nous le voyons aujourd’hui.

Mes trois premières années sur Tokyo sont un échec. Juste avant de retourner dans ma ville natale, j’ai fait la rencontre des actuels membres du groupe.

TOWNWORK
Cette année marque les dix ans de la formation de D=OUT, comment étaient ces dix années pour vous, Kouki ?

KOUKI
Je pense que ces dix ans ont été marqués par de nombreuses rencontres. Au départ, j’ai fait partie d’un groupe quelques années mais comme je n’avais pas de résultat, je pensais rentrer dans ma ville natale pour devenir expert-comptable. En fait, mes trois premières années dans la musique ne se sont pas bien passées du tout et j’avais simplement pensé arrêter définitivement. Donc j’avais prévu de rentrer et exactement une semaine avant mon retour dans ma ville natale, un ami m’a présenté ceux qui sont maintenant les membres de D=OUT.
Je me suis alors lancé dans l’aventure et avant même que je ne m’en rende compte, D=OUT avait déjà 10 ans… Je pense que ce n’est pas facile de rencontrer des personnes capables de poursuivre avec vous ainsi pendant 10 ans.

TOWNWORK
C’était le destin, n’est-ce pas ?

KOUKI
Exactement. J’ai pu exister en tant que Kouki de D=OUT pendant ces dix années grâce à mes rencontres avec les fans et le soutien de mon staff. Je pense qu’être connecté à un maximum de personnes est vraiment important.

 

Pour s’essayer dans la vie d’adulte, j’ai commencé par un job dans une société de transport.

TOWNWORK
Bien, expliquez-nous cette expérience de travail à mi-temps, s’il vous plait. Quand avez-vous eu votre premier travail ?

KOUKI
C’était pendant ma troisième année de lycée. J’étais dans l’équipe de baseball de mon lycée. J’étais le troisième lanceur ! Je pensais sérieusement aller à Kōshien mais lors d’un championnat, nous avons perdu vraiment tôt alors pour combler le vide dans mon cœur et occuper mon temps libre, j’ai pensé à prendre un travail à temps partiel. Honnêtement, au départ c’était de la curiosité. J’étais toujours absorbé par le baseball mais j’avais décidé d’étudier le monde extérieur, ce monde adulte que je ne connaissais pas, pour seulement un mois.

Alors j’ai commencé à travailler dans cette société de transport mais tout était intéressant et amusant, j’ai bien dû reconnaître que ça me changeait de continuer. C’était vraiment enrichissant de discuter avec des adultes, bien loin de mes centres d’intérêt habituels et je me suis senti devenir moi-même adulte très vite.

Et le plus plaisant dans tout ça a été de recevoir mon premier salaire. Pour cette période, j’ai reçu 70 000 yens mais j’étais vraiment heureux d’avoir été capable de travailler dur pendant un mois complet. Même maintenant, c’est un souvenir que je ne peux pas oublier. Après cette expérience dans la société de transport, j’ai fait de la rentrée de données sur ordinateur en ressources humaines, j’ai travaillé dans un pachinko (jeu d’argent, genre de casino), j’ai vendu des places pour les matchs de baseball à Kōshien, j’ai été mascotte en kigurumi (costume à l’effigie d’un personnage de cartoon ou de manga), j’ai livré des pizzas, j’ai travaillé dans une entreprise de déménagement… J’ai fait beaucoup de jobs différents.

TOWNWORK
Dans tout ça, quel a été le job qui a duré le plus longtemps ?

KOUKI
La rentrée de données sur ordinateur et la livraison de pizzas.

TOWNWORK
Une combinaison inattendue. Comment s’est présentée l’occasion de faire ces jobs ?

KOUKI
Quand je suis allé à l’université, mes parents m’ont offert un ordinateur portable mais je ne savais pas du tout comment m’en servir alors il était toujours éteint. Au départ, j’ai tenté de prendre des cours pour apprendre mais je me suis rapidement dit que ça serait mieux de pratiquer donc j’ai cherché un travail à temps partiel dans l’informatique. Grâce à trois ans de travail dans cette entreprise, je frappe vraiment vite sur le clavier (rires).
Pendant cette période, j’ai réussi à comprendre le système de fonctionnement de l’ordinateur. Maintenant, l’informatique est indispensable pour la création de musique. Les programmes comme photoshop et illustrator sont vraiment utiles et on en a besoin aussi pour la présentation des designs. C’est vraiment utile pour toutes les activités du groupe.

 

Je veux vraiment faire plaisir aux gens. C’est la même chose dans le monde de la musique ou dans mon job.

TOWNWORK
Vous avez donc étendu vos possibilités au travers de vos jobs à mi-temps. Au fait, quelle sont vos critères pour choisir un travail ?

KOUKI
Quand j’ai commencé dans la musique, j’étais déjà dans un groupe de Visual Kei alors les endroits où les cheveux colorés n’étaient pas acceptés étaient directement rayés de ma liste. Il me fallait un travail pour continuer mon activité avec le groupe alors c’était logique que le travail corresponde à ma coupe de cheveux (rires).
Un autre critère de sélection était de trouver un endroit où je pourrais me sentir bien, m’amuser. Peu importe le nombre d’heures, c’est impossible de continuer quand tu sais que tu vas t’ennuyer.

TOWNWORK
Mais je pense qu’il n’est pas seulement question d’amusement.

KOUKI
Bien sûr, il y avait énormément de choses fatigantes à faire mais je pense que j’aime faire plaisir aux gens avant toute chose. J’ai travaillé pour avoir l’opportunité de faire plaisir, d’aider à l’amélioration de l’entreprise où j’étais, en me donnant des challenges à moi-même. Par exemple, quand je livrais les pizzas, je faisais en sorte de les livrer le plus rapidement possible et je voulais toujours voir le visage heureux de mes clients (rires).  Je crois qu’il faut vraiment se montrer compétitif dans le travail.
Maintenant, je pense que je veux distraire les gens avec notre musique et notre groupe, et j’ai en tête que ça vaut la peine de rendre heureux les gens, non seulement par nos activités musicales, mais aussi à l’époque où je travaillais, je crois bien que c’est essentiellement ce que je recherche.

TOWNWORK
N’était-ce pas difficile d’allier travail et activités au sein du groupe?

KOUKI
Au contraire, en comparaison il y a peu de choses difficiles, peu importe ce que je fais. Mais je me sens vraiment bien et reconnaissant que tout se soit bien passé, même si c’était dur. Quand j’ai enfin pu me nourrir juste grâce à l’argent que je gagnais avec le groupe, j’ai quitté mon travail. Mais je pense encore que ça m’a été précieux et que j’y ai acquis beaucoup d’expérience.

 

La vie ne peut pas être une partie de plaisir à 100%. Mais chaque réussite est certainement reliée à la suivante.

TOWNWORK
Quel est le premier moteur qui a permis à D=OUT de continuer, et quelle est la raison pour laquelle vous avez continué dans la musique ?

KOUKI
Notre idéal : « que le futur porte notre empreinte». Quand on a commencé le groupe,  on avait une idée bien précise de ce qu’on voulait être. On s’est dit qu’on serait rempli de regrets si on devait arrêter en cours de route alors on veut continuer jusqu’à ce que ce ne soit plus possible. Toutefois, la vie est loin d’être à 100% ce qu’on souhaiterait qu’elle soit, pas vrai ? C’est pour ça que quelquefois, même quand ça ne marche pas comme on l’aurait pensé, on ne prend pas ça comme un échec. C’est important de s’investir à 100% avec toute son énergie, considérer les échecs comme de simples obstacles à franchir et y faire face.
Peu importe ce qu’on a fait, je ne considère pas qu’on ait eu d’échec, vous savez. Par exemple, quand on n’a pas réussi à vendre l’intégralité des places pour un concert. Je ne perds pas pour autant l’idée qu’on aurait pu faire mieux et je pense qu’il est bon de réfléchir à une stratégie pour la fois suivante.

 

La chance ne se produit pas qu’une fois, elle peut nous rendre visite de nombreuses fois.

TOWNWORK
Vous semblez travailler avec une attitude positive, mais n’avez-vous pas peur de l’échec et de ne plus pouvoir avancer ?

 KOUKI
Même quand je regarde les groupes plus jeunes que nous, je pense  qu’il est trop tôt pour abandonner. Je comprends ce qu’ils ressentent, mais avant d’abandonner quelque chose, je pense qu’il faut essayer encore une fois,  changer son point de vue,  changer de méthode et essayer de se lancer des défis. Quand il m’arrive quelque chose, avant de rejeter la faute sur quelqu’un je me dis qu’il vaut mieux d’abord que je me remette en question.

Enfin, je dis ça mais moi aussi quand je venais de débuter dans un groupe…  Je me disais que je deviendrais la figure emblématique à suivre (rires). Je n’étais pas patient et je blâmais souvent les autres et moi-même, vous savez. Mais en prenant du recul, même si les difficultés semblent à première vue m’arrêter, elles ne font que me faire progresser.

J’entends souvent « la chance n’arrive qu’une fois » mais elle se produit plusieurs fois !! C’est comme ça que je suis arrivé dans le groupe. Après tout, je fais partie d’un groupe alors que je rêvais de devenir joueur de baseball professionnel et expert-comptable. Je suis passé des cheveux courts d’un bonze à une chevelure bien fournie d’un mec appartenant à un groupe de Visual Kei (rires).

C’est pour ça que vous ne devez pas vous énerver…  Ce n’est peut-être pas le bon terme, mais ce n’est pas parce qu’on s’est trompé que c’est la fin, je peux recommencer encore et encore et c’est pour ça que je veux continuer d’être curieux.

TOWNWORK
Les activités de D=OUT vont être de plus en plus importantes en 2017, mais il semblerait que les défis de Kouki ne vont pas s’arrêter là, n’est-ce pas ?

KOUKI
Si vous lisez ces lignes et que vous êtes ne serait-ce qu’un tout petit peu curieux au sujet de D=OUT, sachez qu’on fait un live gratuit en plein air à Ueno le 4 Mars, alors n’hésitez pas à faire le déplacement si le cœur vous en dit. Même si ce n’est qu’un peu, venez nous encourager et qui sait, peut-être que vous pourrez rencontrer des gens qui sont à temps partiel eux aussi.
Si vous me dites que vous avez lu cette interview à ce moment-là, je mettrai du thé dans les loges pour vous (rires). [N.d.T : Afin que les gens à temps partiel puissent discuter entre eux à ce sujet.]

 

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